Il y a quelques semaines maintenant Serge Blondiau l’auteur de Quand les Gosses Boss aux éditons Persée avait eu l’amabilité de m’offrir son livre. Cette fois ci, il à accepté de répondre à quelques unes de mes questions.
Pour commencer, pourriez-vous vous présentez en quelques mots ?
Je m’appelle Serge Blondiau. Je suis né à Bukavu, en RDC, le 17 février 1966. Je suis écrivain belge francophone.
Depuis juillet 2006, je suis marié avec Yana qui est juriste bulgare. Nous habitons Cuesmes, près de Mons, en Belgique.
Comment est née cette histoire ?
Par une belle nuit de printemps, alors que je m’étais couché avec la ferme intention de dormir, je fus empêché de procéder par les cris stridents de quelques inconvenants…
Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous écrire un mauvais roman sur le sujet…
Il était deux heures du matin et quelques jeunes avaient décidé de tenir conseil, assis sur le banc public situé à quelques mètres en face de chez moi. Je leur criai de bouger de là, mais rien n’y fit : ils riaient de plus belle.
Je décidai de sortir pour expliquer à ces quelques « gugusses » qu’à une heure aussi tardive, …
Quelques instants après ma sortie (pas « quelques », « beaucoup »…), la fenêtre de ma chambre fût à nouveau ouverte. C’était ma mère :
« Serge ! Il est quatre heures du matin et depuis que tu es sorti pour demander du silence, le volume sonore a plus que doublé ! »…
J’ai traîné pendant plus d’un an et demi dans le quartier avec ces jeunes… Puis, j’ai écrit le roman en cinq mois. Je voulais dire et surtout écrire tout l’humour qui a rythmé mes rencontres. Après des films comme « La Haine » ou « Ma 6té va cracker », je voulais donner une image des jeunes de cité qui tiennent compte de l’humour et de la nonchalance que j’avais fréquentés pendant plus d’un an. Pas que des moments de rire. Pas que çà, mais surtout çà.
J’ai fini par m’attacher aux personnages du livre, sont-ils inspirés de personnes réelles ?
Oui. Tellement réel qu’après avoir répondu à vos questions, j’ai rendez-vous chez moi avec l’une de ces « vues de l’esprit » pour boire un soda (j’ai le droit d’écrire « un coca » ?) , ensemble et parler du film.
Cela écrit, j’ai brouillé les cartes : impossible de reconnaître qui que ce soit en lisant le roman.
Après la publication de ce livre qu’elle fut la réaction de la ville de Mons ? Car il faut reconnaître que vous n’y allez pas de main morte.
Il est des truculences qui mettent du temps à s’imposer. Succès aidant, les réticences sont moins nombreuses…
Pour être honnête, je dois à la vérité de dire que certaines éminences montoises à qui j’avais remis un exemplaire du texte… l’ont lu… et ont beaucoup ri.
Citant l’une de ces personnalités, je dirai : « c’est drôle ! Et puis, c’est un roman ! On ne peut juger un roman sans l’avoir lu de la première à la dernière ligne ! Et lire « Quand les Gosses Boss » sans éclater plusieurs fois de rire… c’est tout simplement impossible ! »
Vive Mons : c’est une bien belle ville ! Et permettez : vive le Borinage, aussi.
En lisant votre livre, par certains détails, on se rend compte qu’il à été écrit il y a quelques années (vous parlez en francs belges). Pourquoi tant de temps avant sa publication ?
Les éditeurs que j’ai sollicités, tant en France qu’en Belgique, ont tous refusé d’éditer ce roman. Les motifs invoqués étaient fort « divers et ensoleillés ».
Certains refusaient par racisme (« Vous excusez ces jeunes en leur donnant de l’humour et une image très humaine »… certes, môssieur, mais tu voulais quoi ? Que je les présente comme autant de ouistitis ? Désolé : pas possible ! La Fontaine a déjà investit le créneau !)
Mais la plupart des éditeurs renâclaient pour cause d’autocensure : la force de certaines truculences laissait craindre quelques procès… Finalement, les éditions Persée ont accepté de prendre le « risque ». Ils sont loin de s’en plaindre, voire de regretter ma liberté d’expression.
Parallèlement, de nombreux artistes se sont saisis du roman et l’ont adapté, qui au théâtre, qui sous forme d’album rap, qui sous forme d’expos d’arts plastiques, … Le roman n’a jamais complètement disparu de l’actualité, dans le Borinage.
Et puis, l’édition, enfin. Edition qui fait suite à la décision du réalisateur de travailler sur le roman au cinéma.
Et, aujourd’hui, parallèlement au projet de film, d’autres projets d’adaptation voient le jour. Trop tôt pour en parler, mais, pour le moment, un metteur en scène lis le roman avec la ferme intention d’en faire un « one-man-show » au théâtre, en Belgique.
Dix ans, c’est long… mais, aujourd’hui, … çà va !
Ce livre est en cours d’adaptation pour le cinéma, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Le réalisateur, Tankut Kilinç a vécu plusieurs années en Belgique. La culture, le surréalisme, le mode de vie et l’humour belge sont, pour lui, de vraies passions.
Quant à moi, je suis un inconditionnel de Turquie.
Nous sommes amis depuis plusieurs années. Travailler ensemble sur l’adaptation au cinéma d’un roman dont l’action se déroule essentiellement en Belgique : que du bonheur ! ;)
Dans votre livre nous sommes dans un contexte belge. Où va se situer l’histoire du film?
L’adaptation sera-t-elle fidèle au livre ?
Oui. Et non.
Le réalisateur veut rester très fidèle au roman. Fort bien.
J’ai demandé la permission de sortir un peu du Borinage pour le film sans trahir l’esprit du roman.. Permission accordée.
L’histoire du roman se déroule exclusivement à Cuesmes, à Jemappes et à Mons. En Belgique, donc.
L’histoire du film prendra quelques distances : le tournage aura lieu en Belgique (à Cuesmes, à Jemappes et à Mons) et en Turquie (à Istanbul).
Les nombreuses actions qui rythment l’histoire du roman seront conservées. Les différents commentaires « politiques » ne seront pas repris dans le film.
Des dédicaces sont-elles prévues ?
Plus pour l’instant : je me consacre totalement au travail d’adaptation ciné. Tankut Kilinç, le réalisateur qui mènera l’opération m’a confié l’écriture du scénario et des dialogues, « afin de conserver au film le rythme, la verdeur et l’humour du roman ». Mais, si quelqu’un veut organiser une séance de dédicaces… je fais toujours mon possible pour accepter : rencontrer lectrices et lecteurs est toujours un grand plaisir.
Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
Oui.
Projet de roman, bien sûr.
Mais avant cela, je dois terminer le travail d’adaptation cinématographique du roman «Quand les Gosses Boss ».
Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
Un buzz ! Puissent les lectrices et lecteurs du roman diffuser l’info et partager leurs impressions de lectures avec le plus grand nombre… Faites passer !
Pour le reste, le roman est déjà traduit en langue turque. J’aimerais beaucoup qu’il soit traduit en bulgare : mon épouse est Bulgare. Ce serait bien que ma belle-famille puisse, enfin, lire ce « pissatel » venu de Belgique.
Souhaitez-moi un buzz et une traduction