Titre Original: Après la fin
Date de Parution : 9 avril 2015
ISBN: 978-2266246187
Prix : 6,80€
Quatrième de couverture : Une banlieue
calme, aux maisons mitoyennes entourées de jardins bien entretenus. Des voisins
modèles : Tiphaine et Sylvain, couple soudé aux prises avec un ado un peu
rebelle, Milo. C'est le cadre idéal dans lequel Nora, récemment divorcée, vient
d'emménager avec ses deux enfants. Mais Nora ne sait pas encore que les anciens
propriétaires de sa jolie maison se sont suicidés, qu'ils étaient les parents
naturels de Milo, que Tiphaine vit dans une prison de mensonges et de
culpabilité. Et dans l'ignorance, Nora donne sa confiance..
Extrait
Un lundi soir comme tant d'autres. Au commissariat
central d'une petite ville de banlieue, pas loin de Paris, Didier Parmentier,
l'agent de permanence, feuillette son journal. La soirée est calme, à peine une
plainte pour tapage nocturne - alors qu'il n'est même pas 22 heures -, une
déclaration de perte de portefeuille et un début de bagarre dans un bistrot des
environs. Encore une longue nuit qui se profile, avec pour seuls compagnons le
crépitement de la centrale radio et les quelques allées et venues des collègues
en patrouille... Pas grave, Didier a prévu le coup. Il referme le journal et
allume son iPad sur lequel il entame une partie de solitaire. Histoire de se
mettre en forme. Ensuite, il passera aux choses sérieuses : Tetris, Max Awesome
et Angry Birds Friends. Se connectera sûrement sur Facebook pour voir les news
et bavarder en discussion instantanée avec un contact virtuel ou un ami réel.
La sonnerie du téléphone le fait sursauter. Il
détourne aussitôt les yeux de la tablette et s'empare du combiné.
- Commissariat de police, j'écoute !
À l'autre bout de la ligne, une voix de femme, ou
plutôt un souffle, entre anhélation et chuchotement. Ton oppressé, débit
saccadé.
- S'il vous plaît, venez vite ! J'ai entendu du bruit
en bas et..., commence-t-elle à la seconde où Didier achève sa formule
d'introduction.
Elle s'interrompt, le tourment aux aguets, comme à
l'écoute d'une menace. La voix paraît réellement paniquée. Un murmure asphyxié
par l'angoisse. Un hoquet de terreur. Semble vouloir se faire aussi discrète
que possible, craignant d'être repérée. Et derrière le timbre glacé de la
frayeur, il y a la respiration : courte, serrée, affolée.
Didier perçoit l'urgence du besoin, celui d'être
entendue d'abord, comprise ensuite, rassurée enfin.
- Je vous écoute, madame. De quoi s'agit-il ?
- Il faut venir, maintenant, tout de suite ! Il y a du
bruit au rez-de-chaussée, quelqu'un est entré chez moi et... je suis presque
certaine que c'est ma voisine...
- Votre voisine ? Vous avez des problèmes de voisinage
?
- S'il vous plaît, ne me laissez pas seule ! Elle...
Elle est entrée par le jardin, je crois... Par la porte-fenêtre... Elle me
déteste ! Elle m'a déjà menacée plusieurs fois... Je pense qu'elle veut se
débarrasser de moi !
- Restez calme, madame, nous arrivons tout de suite.
Donnez-moi votre nom et votre adresse.
La voix énonce ses coordonnées complètes, manquant
céder à la panique lorsque Didier lui demande d'épeler son nom de famille. Le
policier l'exhorte au calme, tente de la rassurer, lui promet qu'une patrouille
sera rapidement sur les lieux.
- Dépêchez-vous, je vous en supplie ! Et si je ne vous
ouvre pas, défoncez la porte ! ajoute-t-elle dans un souffle.