Auteur: Guillaume Serp
Titre Original: Les chérubins électriques
Date de Parution : 10 octobre 2013
Éditeur : L’éditeur singulier
Nombre de pages : 224
Prix : 16,50€ 15,68€
Quatrième de couverture : Introuvable depuis des années, ce roman publié en
1983 aux éditions Robert Laffont a peu à peu acquis la réputation d’un livre culte.
À cause du destin de son auteur, mort prématurément à 27 ans, mais aussi parce
qu’il s’agit d’un des rares romans français à évoquer à chaud et avec un réel
talent la période post-punk / new wave du tournant années 70/80.
L’action des Chérubins électriques commence en 1978 pour se terminer
presque deux ans plus tard. On y suit une bande de jeunes gens plutôt aisés à
peine sortis de l’adolescence : des garçons et des filles qui font trop la
fête, boivent, se droguent beaucoup, couchent ici et là, jouent à s’aimer sans
conviction. Ils écoutent Lou Reed ou John Cale ; ils sortent au Rose Bonbon, au
Roxy, au Palace ou aux Bains… Une vie trop facile qui a le goût doux-amer de
l’ennui. Pour tromper cet ennui, Philippe, le narrateur principal (en qui on
reconnaît un double de l’auteur), s’essaie à la littérature. Il décide aussi de
créer un groupe de rock avec certains de ses amis. Répétitions, premiers
concerts, premier disque… Le succès est au rendez-vous, avec dans son sillage
encore plus de drogue, des groupies, des bagarres dans les boîtes de nuit, des
voyages à Berlin ou à New York… Jusqu’au jour où le narrateur décide de mettre
fin à cette aventure, trop factice à son goût. Il saborde le groupe, songe
fugitivement au suicide, avant de se tourner vers la vie – vers l’amour,
imagine-t-on, et l’écriture.
Ce livre étonne d’abord par la maîtrise de sa langue, très châtiée,
presque classique, qui contraste étonnamment parfois avec l’univers qu’elle
décrit. L’auteur évoque les jeux de l’amour, la musique, la nuit, mais aussi la
drogue, omniprésente, qui donne lieu à des pages saisissantes. C’est la
chronique insouciante et excessive du passage d’une époque à une autre.
En ouverture du roman, une longue présentation du journaliste Alexandre
Fillon, qui est allé à la rencontre de tous les proches de l'auteur - parents,
amis et musiciens - pour dévoiler un peu de sa vie, de sa personnalité, mais
aussi faire revivre une époque qui n'en finit pas de fasciner.
Guillaume Serp, de son vrai nom Guillaume Israël, est né en 1960 et mort
en 1987. Il était le chanteur et leader du groupe new wave Modern Guy, qui
sortit un 45 tours en 1980 (Électrique Sylvie, qui eut un certain succès), puis
un unique album en 1981, produit par John Cale. Après la dissolution du groupe,
Serp a notamment écrit des chansons pour Lio et il est allé étudier le cinéma
aux États-Unis. Il a aussi signé un deuxième livre, encore inédit, dont le
titre provisoire était : Reparti pour un tour.