Auteur: Jaume Cabré
Titre Original: Jo confesso
Date de Parution : 4 septembre 2013
Éditeur : Actes Sud
Nombre de pages : 784
Prix : 26,00€ 24,70€
Quatrième de couverture : Barcelone années cinquante, le jeune Adrià
grandit dans un vaste appartement ombreux, entre un père qui veut faire de lui
un humaniste polyglotte et une mère qui le destine à une carrière de violoniste
virtuose. Brillant, solitaire et docile, le garçon essaie de satisfaire au
mieux les ambitions démesurées dont il est dépositaire, jusqu’au jour où il
entrevoit la provenance douteuse de la fortune familiale, issue d’un magasin
d’antiquités extorquées sans vergogne. Un demi-siècle plus tard, juste avant
que sa mémoire ne l’abandonne, Adrià tente de mettre en forme l’histoire
familiale dont un violon d’exception, une médaille et un linge de table souillé
constituent les tragiques emblèmes. De fait, la révélation progressive
ressaisit la funeste histoire européenne et plonge ses racines aux sources du
mal. De l’Inquisition à la dictature espagnole et à l’Allemagne nazie, d’Anvers
à la Cité du Vatican, vies et destins se répondent pour converger vers
Auschwitz-Birkenau, épicentre de l’abjection totale.
Confiteor défie les lois de la narration pour ordonner un chaos
magistral et emplir de musique une cathédrale profane. Sara, la femme tant
aimée, est la destinataire de cet immense récit relayé par Bernat, l’ami envié
et envieux dont la présence éclaire jusqu’à l’instant où s’anéantit toute
conscience. Alors le lecteur peut embrasser l’itinéraire d’un enfant sans
amour, puis l’affliction d’un adulte sans dieu, aux prises avec le Mal
souverain qui, à travers les siècles, dépose en chacun la possibilité de l’inhumain
– à quoi répond ici la soif de beauté, de connaissance et de pardon, seuls
viatiques, peut-être, pour récuser si peu que ce soit l’enfer sur la terre.