Auteur: Tom Wolfe
Titre Original: Bloody Miami
Date de Parution : 28 mars 2013
Éditeur : Robert Laffont
Nombre de pages : 610
Prix : 24,50€ 23,27€
Quatrième de couverture : Une invasion armée, c'est une chose, évidemment.
Mais Miami est la seule ville d'Amérique – et même du monde, à ma connaissance
– ou une population venue d'un pays étranger, dotée d'une langue et d'une
culture étrangères, a immigré et établi sa domination en l'espace d'une
génération à peine – par la voie des urnes. Je veux parler des Cubains de
Miami. Dès que j'ai pris conscience de cette réalité, j'ai trépigné
d'impatience : il fallait que j'y aille. C'est ainsi que j'ai passé deux ans et
demi dans la mêlée, en plein coeur de l'immense foire d'empoigne qu'est Miami.
Il faut le voir pour le croire ; ou bien (oserais-je le suggérer ?) le lire
dans Bloody Miami. Dans ce livre – ou il n'est pas question d'hémoglobine, mais
de lignées –, Nestor, un policier cubain de vingt-six ans, se retrouve exilé
par son propre peuple de la ville d'Hialeah, la véritable « Little Havana » de
Miami, pour avoir sauvé de la noyade un misérable émigrant clandestin de La
Havane ; Magdalena, sa ravissante petite amie de vingt-quatre ans, leur tourne
le dos, à Hialeah et à lui, pour des horizons plus glamour en devenant la
maîtresse d'abord d'un psychiatre, star des plateaux télé et spécialiste de
l'addiction à la pornographie, puis d'un « oligarque » russe dont le plus grand
titre de gloire est d'avoir donné son nom au Musée des beaux-arts de Miami (en
lui vendant des faux pour soixante-dix millions de dollars...) ; un professeur
haïtien risque la ruine pour que ses enfants mulâtres soient pris pour des
Blancs ; un chef de la police noir décide qu'il en a assez de servir d'alibi à
la politique raciale du maire cubain ; le rédacteur en chef WASP de l'unique
quotidien anglophone encore publié à Miami, certes diplômé de Yale mais qui ne
comprend rien aux contradictions intrinsèques et complètement cinglées de cette
ville, meurt de peur de perdre sa place – et ses privilèges ; tandis que son
jeune reporter vedette, également sorti de Yale – mais qui, lui, a tout compris
–, s'échine (avec succès et avec l'aide de Nestor, notre jeune policier cubain)
à traquer le scoop qui lui permettra de se faire une place à la hauteur de son
ambition... et je n'évoque là que neuf des personnages de Bloody Miami, qui
couvre tout le spectre social de cette mégapole multiethnique. J'espère qu'ils
vous plairont. C'est un roman, mais je ne peux m'empêcher de me poser cette
question : et si nous étions en train d'y contempler l'aurore de l'avenir de
l'Amérique ?