Titre Original: Suite à un accident grave de voyageur
Date de Parution : 28 février 2013
Éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 64
Lu : Mars 2013
Prix : 8,20€ 7,79€
Quatrième de couverture : «En septembre 2012, à quelques jours de distance, trois personnes se sont
jetées sur les voies du RER, derrière chez moi, dans les Yvelines. Un
vieillard, une mère de famille, un homme qui n’a pu être identifié. À la
violence de leur mort a répondu le silence. Il ne s'est rien passé. Nul n’a
désigné la souffrance par son nom. Une voix neutre a seulement résonné dans les
haut-parleurs de la gare : "Suite à un accident grave de voyageur…"
Nos vies ont pris un peu de retard. À cause de trois détresses qui n’ont jamais
existé.»
Mon avis : Je ne sais pas si je vais pouvoir
me remettre de ce livre. D’une beauté par la plume et d’une dureté par le
contenu. Combien de fois lorsque je vivais à Paris j’ai entendu « … suit à
un accident grave de voyageur », et combien de fois me suis-je mis à
penser à la personne, au pourquoi de son acte, mais plus facilement « et
mince je vais être en retard ». Cette égoïsme qui nous fait oublier que
derrière cette annonce, malheureusement que trop bien connue par les usagés des
transports en commun, se cache un drame personnel, un drame familiale.
L’auteur dénonce ce manque d’humanisme,
se demande que peut bien penser cette foule opaque qui chaque jour utilise le
RER ou bien encore le métro.
Il explique que l’important est le
temps, ne pas perdre son temps, ne pas arriver en retard, être à l’heure prévue
au rendez-vous. La Sncf elle-même par son non dit fait de même minimise à sa
manière l'évènement, « un accident grave de voyageur ».
Éric Fottorino cite Camus en disant « Ne
pas nommer, c’était nier notre humanité », il n’a pas tort. A aucun moment
le mot « suicide » est utilisé, c’est un accident grave de voyageur
avec toute sa relativité, la résultante est que vous arriverez tard chez vous
ou bien au travail.
L’auteur cherche sans voyeurisme
aucun à mettre un visage sur ces personnes qui se cachent derrière cette
phrase.
Comme l’auteur le fait remarquer il
y a des statistiques pour tout, les accidents de la route, jusqu’au nombre de
cafés que vous buvez chaque matin, mais aucun sur ce drame humain.
Ce livre est court, une soixantaine
de pages, mais fort dans l’émotion qu’il procure, d’une manière ou d’une autre,
il m’a ouvert les yeux, je crois sincèrement que la prochaine fois que je
prendrai le métro ce livre réapparaitra dans mes souvenirs. Merci Monsieur
Fottorino.