Du 5 septembre 2012 au
20 décembre 2012, Eric-Emmanuel Schmitt
nous offre une nouvelle adaptation du Journal d’Anne Frank, avec l’autorisation
du Fonds Anne Frank (Bâle). Avant d’être l’auteur de roman que nous connaissons
tous Eric-Emmanuel Schmitt écrit pour le théâtre et il nous propose ici une adaptation
de ce livre devenu culte Le journal d’Anne Frank. Alors si vous êtes sur Paris,
il ne faut absolument pas hésiter une seconde. Du 5 septembre au 9 septembre 2012 inclus les
places sont à demi tarif. Je n’ai qu’une chose à dire courrez réservez vos place !
Avec
par ordre d’entrée en scène :
Francis
HUSTER
Gaïa
WEISS
Roxane
DURÁN
Odile
COHEN
Katia
MIRAN
Charlotte
KADY
Yann
BABILEE KEOGH
Bertrand
USCLAT
Yann
GOVEN
Mise
en Scène : Steve SUISSA
Collaboratrice
artistique : Céline BILLÈS-IZAC
Décors
: Stéfanie JARRE
Lumières
: Jérôme ALMERAS
Son
: Alexandre LESSERTISSEUR
Costumes : Sylvie PENSA
Casting : Agathe HASSENFORDER
Synopsis
En 1945, Otto Frank,
revenu des camps, attend tous les jours ses deux filles sur le quai de la gare
d’Amsterdam.
Lorsqu’on lui apprend
qu’Anne et Margot ne reviendront pas, il ose ouvrir le journal intime de la
cadette, Anne, et découvre avec stupeur qu’il ne connaissait pas vraiment sa
fille.
Racontée par Anne,
l’étrange clandestinité qui enferma neuf personnes – trois familles - si
différentes dans l’annexe de son entreprise devient drôle, piquante, pleine de
moments de crainte mais de moments de joie aussi. À la grande surprise de son
père, Anne est plus profonde, plus spirituelle, plus sexuée aussi qu’il ne la
croyait. Et parfois plus révoltée…
L’histoire d’amour entre
un père et sa fille continue.
Note de l’AUTEUR
Ce texte lumineux
s’avère davantage qu’un document, il constitue une véritable œuvre littéraire,
celle d’une romancière de 14 ans, qui a le don de créer une proximité, une
intimité troublante avec ses personnages enfermés dans l’Annexe. Preuve de sa
grandeur ? Je ne suis jamais ému ou touché par les mêmes passages : ce qui
m’agaçait à quinze ans – la fille avec des soucis de fille, cette énergie
inépuisable – me bouleverse aujourd’hui. En parcourant Le Journal d’Anne Frank,
j’assiste désormais à la naissance d’une femme et à la naissance d’un écrivain.
Je remercie le Fonds
Anne Frank de m’avoir permis d’écrire cette nouvelle version théâtrale car le
monde entier sait avec quels scrupules exigeants ses membres perpétuent la
mémoire d’Anne Frank et interdisent tant de projets qu’ils trouvent indignes.
Le point du vue adopté
ici est le point de vue d’Otto Frank, le père d’Anne, celui qui aménagea
l’annexe, y installa sa famille puis ses amis, le seul –malheureusement - qui
revint des camps. Après la guerre, Otto Frank fut surpris en lisant ce journal,
une surprise doublée d’une douleur intense : sa fille avait disparu mais son
journal la rendait infiniment vivante,
il découvrait ses pensées, sa profondeur, sa joie intense – parfois
insoutenable. Un père apprend à connaître sa fille au-delà de la mort, gêné par
les pages sur sa sexualité naissante, contrarié par le conflit qu’Anne
entretenait avec sa mère, mais toujours touché, amusé, ébloui…
Otto Frank s’est battu
pour réaliser le rêve d’Anne : devenir écrivain. Contre les obstacles,
l’indifférence, la frénésie d’oublier, il parviendra à faire publier Le Journal
d’Anne Frank en 1948, la transformera en l’auteur de 14 ans le plus lu au
monde, et, jusqu’en 1980, consacrera sa vie à sa mémoire, devant parfois - par
des procès - fermer le bec aux négationnistes qui prétendaient qu’Anne n’avait
pas écrit ce journal.
Désormais, sur les
planches du Théâtre Rive Gauche, Anne et les clandestins de l’annexe reprennent
vie, voix et corps. Neuf acteurs passionnés, de Francis Huster à Roxane Duran –
la révélation du Ruban blanc de Michael Haneke – vont brûler les planches, sous
la direction de Steve Suissa et nous rendre, j’espère, le sens de la gravité comme
le goût de la joie.
Eric-Emmanuel Schmitt
Note du metteur en scène
Le pire monstre de
l’histoire du XXème siècle, Adolf Hitler, a écrit en lettres de sang Mein
Kampf, la bible du diable que des millions de nazis ont vénérée et servie pour
anéantir le peuple juif, dominer un monde en ruines.
Une petite martyre juive
de 13 ans, cachée dans un grenier d’Amsterdam durant trois années a répondu
avec une plume, de l’encre, un simple cahier et la force des mots aux bombes,
aux tanks, aux bombardements, aux viols, aux tortures, aux massacres, aux fours
d’incinération de l’holocauste et du fascisme criminel.
Anne Frank a vaincu
Hitler et Le journal d’Anne Frank, en
millions d’exemplaires, en cinquante langues, est célébré par des jeunes à
travers le monde qui se reconnaissent dans cette pureté, cette générosité
,cette dignité, cette tendresse, cette innocence qui s’en dégagent. L’humanité
profonde et universelle qui l’imprègne a fait du texte d’Anne Frank le plus
beau cri d’espoir et d’amour de notre temps. Porter à la scène Le journal
d’Anne Frank est donc un devoir de mémoire, bien sûr, et une mission car
aujourd’hui encore, qu’elles soient d’une autre religion, d’une autre nation,
il y a encore - et c’est déchirant d’y être impuissant - d’autres Anne Frank.
La pièce n’est donc pas
seulement bouleversante et vraie comme son héroïne qui s’éveille avec ses rires
et sa grâce aux émois de l’adolescence mais elle résonne d’autant plus fort
qu’après ce souffle de tolérance, ce cri de vie, elle parlera à la jeunesse
d’aujourd’hui de la seule façon qui puisse l’atteindre : à nu.
Sur la scène du Théâtre
Rive Gauche, mon devoir est de faire en sorte que chaque spectateur se retrouve
lui aussi dans cette annexe où trois familles se cachaient pour échapper aux
nazis et, que ce soit sur son épaule qu’Anne Frank parle, sourit, existe de
nouveau. J’y mettrai ma vie pour être digne de cette si belle âme.
Steve Suissa
Note de l’acteur
Il y a seulement une
poignée de rôles qui collent à la peau d’un acteur au cours de sa carrière. Et
de façon très inattendue parfois. Certains d’entre eux tuent même le comédien
qui ne s’en détache jamais.
Otto Frank est de
ceux-là. En lisant la pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt dont j’avais admiré
d’autres œuvres sur cette période nazie, « Le visiteur », « La part de l’autre
», « L’enfant de Noé », j’ai eu l’impression immédiate d’avoir déjà joué ce
rôle. Dans une autre vie. En vrai. J’avais été Otto Frank. Ce papa bouleversé,
ce juif traqué, ce rescapé des camps, cet homme brisé et qui, toute sa vie,
fera preuve d’une dignité exemplaire et d’une humanité tolérante refusant la
haine et la vengeance.
Je suis juif, j’ai deux
filles, je suis né au moment où est né le journal d’Anne Frank, Otto Frank
était le sosie de mon père, et bien entendu les nazis ont gazé une partie de ma
famille à Auschwitz.
Mais se voir soi-même
dans le rôle en le lisant ne suffit pas. Il faut que le public lui-même y
croit.
La reconnaissance que je
porte à ceux qui ont fait aboutir ce projet est totale, pour mes partenaires,
toute l’équipe du théâtre, pour le public et pour les héros de cette tragique
et magnifique pièce, je vais, soyez-en sûrs, répéter, et jouer de toute mon âme
ce si beau rôle : le papa d’Anne Frank.
Francis Huster