Quand la manifestation tourne au drame


Hier 29 mars 2012, comme certains le savent été jour de grève générale et manifestations en Espagne. Travaillant et vivant à Barcelone depuis maintenant quelques années, comme beaucoup, je me suis sentis affecté par les nouvelles reformes mise en place par le gouvernement. Nous avions donc décidé avec ma femme de participé à la manifestation.

Nous nous étions donné rendez-vous à 18h00 avec un couple d’amis et Hugo leur fils de 3 ans pour suivre le cortège de manifestants. Habitué aux manifestations bon-enfant à la française, nous étions à une distance bien plus que raisonnable des antisystèmes et casseurs en tout genre, eux en début de cortèges et nous bien en arrière, seul indice qu’il pouvait y avoir des problèmes, de la fumée à plus de 500 mètres devant nous.

Nous descendions tranquillement le Passeig de Gracia, chantant :

« Orgulloso de estar entre proletariado
es difícil llegar a fin de mes
y tener que sudar y sudar
“pa” ganar nuestro pan.

Éste es mi sitio, ésta mi gente
Somos obreros, la clase preferente
Por eso, hermano proletario, con orgullo
Yo te canto esta canción, somos la Revolución!”*

*Fier d’appartenir au prolétariat
C’est difficile d’arriver à la fin du mois
Et devoir suer et suer encore
Pour gagner notre pain

Ma place est ici, ces gens sont les miens
Nous sommes ouvriers, la classe préférentielle
C’est pour ça, frère prolétarien, avec orgueil
Je chante pour toi cette chanson, nous sommes la révolution

Tout à coup, une femme arborant un gilet d’un syndicat, nous invitait à sortir de la manifestation avec Hugo, semblait-il que les choses s’étaient aggravées entre les antisystèmes et la police. Nous nous sommes donc engagés dans une rue perpendiculaire, pour pouvoir éviter  quelques problèmes que se soit.

Nous avions déjà bien avancé dans la rue, nous allions arriver sur  la Rambla Catalunya, quand sont arrivé plusieurs camions des Mosos d’Escuadra, l’équivalent des CRS, qui se sont mis à bloquer le passage, se mettre en position et à plusieurs reprise tirer des balles en caoutchouc droit sur nous. Nous avons eu juste le temps avec ma femme, nos amis et le petit Hugo de nous mettre à l’abri dans un recoin d’un immeuble.

Il est facile d’imaginer la peur que nous avons eue. Cette peur  qui vous prend au ventre, obligé de vous caché lorsque votre intention été simplement manifester votre mécontentement, le droit de manifester sans craindre de recevoir une balle en caoutchouc.