Chroniques de la haine ordinaire, Pierre Desproges



Auteur: Pierre Desproges
Titre Original: Chroniques de la haine ordinaire   
Date de Parution : 1987
Éditeur : Point 2
Nombre de pages : 504
Lu : Mai 2011
Prix : 11€


Résumé : « Si les hommes font moins de conneries en février c’est parce qu’ils n’ont que vingt-huit jours. »

Mon Avis : Voici une lecture faite en partenariat avec le forum Livraddict et l’édition Point 2.
Lorsque j’ai vu ce livre en partenariat je n’ai pas résisté à l’envie de redécouvrir les Chroniques de Desproges, certains d’entre nous se rappellerons de l’émission proposée de FR3 du lundi au vendredi à 20h30 : La minute nécessaire de monsieur Cyclopède. 

Pour ma part je me rappelle mes parents suivre ce programme religieusement et  quelques années plus tard, faire la même chose avec le programme radiophonique des chroniques de la haine ordinaire.

Dans ce livre, nous retrouvons quatre-vingt dix des meilleurs chroniques de la haine ordinaire. 

J’ai redécouvert avec plaisir la verve de cet humoriste certainement parti trop tôt. Pour lire ce livre, il n’est pas forcé d’avoir quelques références politique et social des années 80’s, mais même dans l’ignorance totale de cette décennie, l’écriture de Desproges, son ton sarcastique et piquant enchante notre lecture. Il décortique l’actualité de son temps et ironise sur la bêtise de ses contemporains

Ces chroniques son conclus par « Quant au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m'étonnerait qu'il passe l'hiver », qui passera à « Quant au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, j'en ai rien à foutre qu'il passe ou pas l'hiver », pour en « Quant à ces féroces soldats, je le dis, c'est pas pour cafter, mais y font rien qu'à mugir dans nos campagnes »

On retrouve dans ce livre ses thèmes de prédilections telles que la guerre ou bien encore le cancer, l’ironie de l’histoire voudra qu’il ne sut jamais qu’il avait un cancer.

Voici un extrait de la chronique intitule « non aux jeunes » du 9 avril 1986

"Et vous, qu'est-ce que vous avez fait pour les jeunes ?" lançait l'autre soir Jack Lang, cette frétillante endive frisée de la culture en cave, à l'intention de je ne sais plus quelle poire blette de la sénilité parlementaire.
"Qu'est-ce que vous avez fait pour les jeunes ?" Depuis trente ans, la jeunesse, c'est-à-dire la frange la plus totalement parasitaire de la population, bénéficie sous nos climats d'une dévotion frileuse qui confine à la bigoterie.
Malheur à celui qui n'a rien fait pour les jeunes, c'est le péché suprême, et la marque satanique de la pédophobie est sur lui. (...)
Le mot "vieux" fait honte, au point que les cuistres humanistes qui portent la bonne parole dans les ministères l'ont remplacé par le ridicule "personnes agées" comme si ces empaffés de cabinet avaient le mépris des de leurs père et mère.
Mais les jeunes ne sont pas devenus des "personnes non agées".
Les jeunes sont les jeunes. Ah, le joli mot.
"Vous n'avez rien contre les jeunes ?" Version à peine édulcorée du répugnant "T'as pas cent balles ?", c'est la phrase clé que vous balancent de molles gouapes en queue de puberté, pour tenter de vous escroquer d'une revue bidon entièrement peinte avec les genoux par de jeunes infirmes. (Je veux dire "handicapés". Que les bancals m'excusent.) (...)
Mais le pire est qu'ils sont fiers de leur obscurantisme, ces minables.
Ils sont fiers d'être cons.
"Jean Jaurès ? C'est une rue, quoi", me disait récemment l'étron bachelier d'une voisine, laquelle et son mari, par parenthèse, acceptent de coucher par terre chez eux les soirs où leur crétin souhaite trombiner sa copine de caleçon dans le lit conjugal.
Ceci expliquant cela : il n'y a qu'un "ah" de résignation entre défection et défécation.
J'entends déjà les commentaires de l'adolescentophilie de bonne mise : "Tu dis ça parce que t'es en colère. (….)
La jeunesse est son ver blanc.
Autant que la vôtre, je renie la mienne, depuis que je l'ai vue s'échouer dans la bouffonerie soixante-huitarde où de crapoteux universitaires grisonnants, au péril de leur prostate, grimpaient sur des estrades à théâtreux pour singer les pitreries maoïstes de leurs élèves, dont les plus impétueux sont maintenant chefs de choucroute à Carrefour. (...)

Quant à ces féroces soldats, je le dis, c'est pas pour cafter, mais y font rien qu'à mugir dans nos campagnes.


Cette lecture a été fait dans le cadre d'un partenariat avec Livraddict et les éditions Point 2
Je remercie