Titre Original: Une simple lettre d'amour
Date de Parution : 4 mai 2015
ISBN: 978-2246857693
Nombre de pages : 144
Prix : 12,99€
Quatrième de couverture : Une femme, quand elle aime, se fait accroire que son
dernier amour en date est confondu avec son amour ultime ; elle appelle « homme
de sa vie » un être humain qu’elle tentera, à force de mille contorsions, de
mille arrangements, de mille dénis, d’inscrire dans une figure idéaleTandis
qu’un homme, quand il aime, aime toujours déjà ailleurs ; il appelle « femme de
sa vie » la prochaine femme qu’il rencontrera – il vaque de brouillons en
brouillons. La définitive, pour lui, est incessamment la suivante.
Il est toujours bon d’écrire aux femmes que l’on aime.
Ne serait-ce que pour les avertir, une fois la rupture consommée, pourquoi
elles font bien de fuir ceux qui leur ont menti, les ont bernées, les ont
parfois trompées pendant si longtemps. Il en va de leur départ comme de la mer,
lorsque celle-ci se retire : on s’aperçoit de ce qui se cachait sous les flots.
Des bidons d’essence, de vieux pneus, des bestioles décharnées.
Pourquoi ne pas avouer, une bonne fois pour toutes,
que les hommes sont des tricheurs, des hypocrites, des manipulateurs, des
cyniques, des lâches et des faux-monnayeurs, bref : des salauds ?
Dès lors qu’ils sont aimés, cela leur donne des ailes
pour faire valoir cet amour dans d’autres bras, contre d’autres poitrines,
entre d’autres cuisses. Aimer un homme, c’est fabriquer un infidèle. L’amour
qu’il reçoit, il le transmute sans répit en assurance divine, en immunité
frimeuse, en fière arrogance. En garantie d’être aimé ailleurs.
Je sens doucement poindre un horizon plus apaisé, plus
lumineux, où l’amour serait un peu moins trompé, un peu moins fugitif, un peu
moins coupable. Cela s’appelle s’avancer dans le temps. Par fidélité avec celui
que je fus, que je fus longtemps, que j’aimerais ne plus être, ne plus avoir à
être, voici la lettre (imaginaire ?) d’un jeune homme de 27 ans à une femme
qu’il crut aimer, quand bien sûr il n’aimait que lui même.