Auteur: Samuel Benchetrit
Titre Original: Chien
Date de Parution : 4 mars 2015
ISBN: 9 78-2246804574
Nombre de pages : 288
Prix : 18,50 €
Quatrième de couverture : « Je ne pouvais
pas trop regarder mon fils jouer avec le chien de notre petite voisine parce
que ma femme me parlait :
— La peau me brûle, je perds mes cheveux et mes ongles
jaunissent. Je suis allée consulter un spécialiste, le docteur Zenger, et
figure-toi qu’il a fini par trouver la cause de cette maladie… Tu veux
connaître la cause, Jacques ?
— Oui.
— C’est toi… C’est toi, Jacques !
— Moi ?
— Oui. D’ailleurs, tu apprendras que désormais cette
maladie porte ton nom, c’est une Blanchoïte
aiguë. (Je m’appelle Jacques Blanchot.) Pour le moment, il n’y a rien à
faire pour la soigner. Ni traitement. Ni crème. Alors… il faudrait que tu
partes.
— Quand ça ?
— Maintenant… »
Bienvenue dans le roman le plus déjanté, drôle, tendre
et cruel de notre monde contemporain où « l’homme est un chien pour l’homme ».
Extrait
Je pouvais voir mon fils jouer avec le chien de notre
petite voisine.
Mais je ne pouvais pas trop regarder mon fils jouer
avec ce chien, parce que ma femme me parlait :
- La peau me brûle, je perds mes cheveux et mes ongles
jaunissent...
Elle a tendu ses mains, ses ongles portaient du
vernis.
-... Je suis allée consulter un spécialiste, le
docteur Zenger, et figure-toi qu'il a fini par trouver la cause de cette
maladie... Tu veux connaître la cause, Jacques ?
- Oui.
- C'est toi... C'est toi, Jacques.
- Moi ?
- Oui... D'ailleurs, tu apprendras que maintenant
cette maladie porte ton nom, c'est une blanchoïte aiguë.
Je m'appelle Jacques Blanchot.
- Ça te fait plaisir ?
- Quoi ?
- Qu'une maladie porte ton nom ?
- Je ne sais pas.
- C'est quand même une chance, certains grands
médecins travaillent dur toute leur vie et n'auront jamais aucune maladie ou
vaccin qui porteront leurs noms... Alors que toi, tu n'as rien fait, et ça
t'arrive comme ça.
Je me suis demandé si l'on était payé pour avoir une
maladie à son nom. Comme un droit d'auteur. Ma femme a continué :
- Malheureusement, cette maladie est très rare, j'en
suis peut-être la première victime... Dis-moi Jacques, as-tu souvenir d'autres
femmes touchées par cette blanchoïte aiguë ?
J'ai sincèrement réfléchi.
- Je ne crois pas.
- Pour le moment, il n'y a rien à faire pour la
soigner... Ni traitement... Ni crème... Alors... il faudrait que tu partes.
- Quand ça ?
- Maintenant... Ça commence à me gratter. Je me suis
levé, ma femme est restée assise, elle a encore parlé.
- Peut-être qu'un jour nous pourrons nous revoir...
Beaucoup d'allergiques cessent de l'être soudainement et sans explication...
Comme mon amie Catherine qui n'a jamais pu manger d'huîtres.
- Et elle peut maintenant ?