Quelques livres des Charlie


Mes aveux, Wolinski
Wolinski avoue tout ! Dans ce recueil de pensées décapantes, il confesse ses faiblesses, ses vertus, ses obsessions, ses angoisses, ses plaisirs, et montre une grande lucidité ! "le me trouve moche et con. Heureusement personne ne semble s'en apercevoir". Son regard acéré porte évidemment plus loin que son nombril. Ses ronchonnements s'adressent également, avec une lucidité fraternelle, à ses contemporains et à leurs moeurs. Les hommes, les femmes - " J'aimerais être une femme et aimer un homme comme moi." , les Français, les étrangers, les riches, les pauvres, les jeunes et les moins jeunes "La jeunesse est interminable". Dessinateur humoriste, et moraliste, Wolinski a une façon incomparable de nous faire rire, en passant au scalpel la nature humaine.
• L'immortalité engendre la paresse parce qu'un immortel remet toujours au lendemain ce qu'un mortel aurait Ait le jour même.
• Après 50 ans, les premières fois deviennent rares.
• La preuve que les privilégiés sont plus menacés que les déshérités, c'est qu'il n'y a aucun organisme qui se consacre à leur défense.

Un petit extrait de Mes aveux, qui malheureusement en plein dans l'actualité:

"Le lâche attentat est devenu l'arme secrète des croyants. C'est étrange. Avez-vous remarqué que les athées tuent assez peu? Les athées posent rarement des bombes devant les lieux de culte. Seule la foi donne suffisamment de couilles au fanatique de base pur égorger, mutiler, violer, exterminer les voisins ou se faire sauter avec une voiture piégée. L'athée de base n'a pas le goût du martyre. Il lit Charlie-Hebdo. Et il évite de passer en vélo devant l'ambassade américaine.

Peut-on encore rire de tout? Cabu
À l'heure du politiquement correct triomphant et du "Nous vieillirons tous ensemble", Cabu ne respecte rien ni personne.Quelle que soit la cible, sa jubilation est intacte et son trait acéré. Crayon en main, ce pacifiste devient le plus impitoyable des tueurs en série. Chacune de ses caricatures est une bombe et il n'y a pas d'innocentes victimes.Oui, et Cabu le prouve ici, on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, si l'on en croit Pierre Desproges.

Pandas dans la brume : Dans les forêts de bambous, Tignous
Cools, les pandas géants ! Ils croquent leurs bambous tranquillement, en attendant d’être exterminés par cet abruti d’humain toujours en quête de territoires... Mais voilà que Tignous leur donne la parole. Philosophes et pacifistes, ses pandas se préoccupent bien sûr des choses essentielles de la vie : sexe et nourriture ! Mais surtout, ils cogitent, s’interrogent et finalement nous livrent une satire percutante et grinçante des travers de notre société. Avec unhumour un peu désespéré, ils nous tendent le miroir... L’air de rien, Tignous traite de sujets graves à sa manière, corrosive mais toujours drôle. À lire partous, pour prendre conscience sans déprimer !

Antimanuel d'économie - Tome 2, Bernard Maris
Le premier tome de cet Antimanuel racontait la rareté, l'offre, la demande, la concurrence, le commerce, l'argent... C'était le tome des fourmis : raisonneuses, rationnelles, égoïstes, épargnantes, bref, calculatrices. Le lecteur découvrait, un peu étonné, que la compétition n'était pas le vrai moteur des échanges et qu'elle laissait souvent la place aux phénomènes de pouvoir, de mimétisme et de foule. Voici venue la revanche des cigales ! Et si l'inutile, la gratuité, le don, l'insouciance, le plaisir, la recherche désintéressée, la poésie, la création hasardeuse engendraient de la valeur ? Et si les marchands dépendaient - ô combien ! - des poètes ? Et si la fourmi n'était rien sans la cigale ? Voici venu le temps d'affirmer, contre les économistes, que l'inutile crée de l'utilité, que la gratuité crée de la richesse, que l'intérêt ne peut exister sans le désintéressement. On verra que ce livre ne dédaigne en rien les marchands. Mais pourquoi sont-ils devenus la classe dominante ? Pourquoi sommes-nous sortis de ces sociétés de chasseurs-cueilleurs, qui " marchaient dans la beauté ", comme le chantent certaines tribus ? Nous sommes passés du côté de l'utile et du laid. Et en même temps, le capitalisme fait partie de notre vie, tout simplement, et ne mérite pas d'être méprisé, sauf à mépriser la vie. Si l'on veut approcher l'essence du capitalisme, il faut sortir des sentiers de l'économie et musarder avec l'histoire, l'anthropologie et la psychologie. Ce second tome se situe aux frontières ou au-delà de l'économie.



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