Auteur: Brian Evenson
Titre Original: La langue d’Altmann
Date de Parution : 30 janvier 2014
Éditeur : Le Cherche Midi
Prix : 17,00€ 16,15€
Quatrième de couverture : La Langue d’Altmann est le premier livre publié
par Brian Evenson, en 1994, alors qu'il était encore membre de l’église
mormone. On comprend vite à sa lecture pourquoi une congrégation aussi stricte
a préféré prendre ses distances avec l’écrivain… Dans La langue d’Altmann, tous
les thèmes chers à Brian Evenson sont déjà présents : le motif du double, les
liens parent-enfant, le fanatisme, le rapport au meurtre, etc. On y retrouve
aussi cet humour noir, héritier de Kafka et de Beckett, dont Evenson, en grand
maître de l’absurde, use avec un talent étonnant. Que ce soit en quelques
lignes – comme avec la percutante Tragique histoire abrégée du Barbier
d’Auschwitz – ou dans le format d’une novella – L’affaire Sanza, un mini-polar
riche en énigmes et revirements qui n’a rien à envier à Thomas Harris… –, Brian
Evenson sait varier les styles et les approches, tour à tour faulknérien,
borgésien, kafkaïen… Un paysan qui découvre sa fille morte et l’enterre sans
même en parler à sa femme, un couple inquiétant qui cherche à se débarrasser de
chatons et peut-être d’autre chose, un père qui semble pousser ses proches au
suicide les uns après les autres, une confrérie assiégée qui s’élimine
elle-même… À chaque fois, dans une langue impeccable et corrosive, Evenson
sonde l’âme humaine, abandonnée à son mystère ou à sa vacuité. Les personnages
qu’il met en scène nous frappent par la force absurde de leurs convictions et
errements, nous rappelant que ce qui constitue peut-être l’humanité est avant
tout l’aveuglement.
«La Langue d'Altmann m'a bouleversé par sa puissance, par sa langue, son
style inhabituel, par sa violence et la force de ses mots. J'admire ce livre !
»
Gilles Deleuze
« J'avais eu raison de tuer Altmann, pensai-je. Entre tuer et ne pas
tuer Altmann, j'avais choisi la première solution et ce choix, en fait, était
le bon. Nous passons notre vie à faire en permanence des choix. Il existe des
gens, comme Altmann, pour lesquels, quand vous leur avez tiré une balle dans le
crâne, vous savez que vous avez agi correctement. Ce sont les gens comme
Altmann qui font que tout le reste a un sens, pensai-je, alors que des gens
comme Horst, une fois tués, ne font qu'ajouter à la confusion. Le monde est
peuplé d'Altmann et de Horst, les premiers, il convient de les truffer de
plombs à la première occasion, les autres, on doit peut-être les tuer,
peut-être pas : qui le sait ? »
La Langue d'Altmann est une plongée dans un univers absurde et cruel,
régenté par un Dieu aveugle, où les hommes n'ont de cesse d'explorer à leur
corps défendant les limites de l'inhumanité. Avec ce premier livre publié en
1994, Brian Evenson se pose d'emblée en grand architecte du bizarre.