Auteur: Philippe
Jaenada
Titre Original: Sulak
Date de Parution : 22 août 2013
Éditeur : Julliard
Nombre de pages : 496
Prix : 22,00€ 20,90€
Quatrième de couverture : Il était jeune, il était beau, il s'appelait
Bruno Sulak, et fut, au début des années 80, l'homme le plus recherché de
France. Gentleman braqueur, il défraya la chronique judiciaire et séduisit tous
ceux qui l'approchèrent, jusqu'au célèbre policier qui mit fin à cinq années de
cavale effrénée. De sa vie tourmentée, Philippe Jaenada a fait un roman
biographique captivant.
Comme le dira plus tard le commissaire Georges Moréas, en d'autres
circonstances, Bruno Sulak aurait pu devenir un des meilleurs flics de France.
Mais le hasard a fait de lui un braqueur, sans doute le plus audacieux et le
plus fascinant de son époque. Après avoir grandi à Marseille et brièvement
fréquenté quelques voyous, Bruno intègre l'armée. Doté d'une mémoire
prodigieuse, doué dans toutes les disciplines, il est rattrapé par un vol de
motocyclette commis à l'adolescence. On le chasse sans le moindre égard. Il
rejoint alors la Légion, comme son père. Sportif émérite, il s'entraîne au
parachutisme, et bat le record de chute libre. Mais on lui refuse
l'homologation de son exploit, à moins de s'engager pour 5 ans de plus. Une
injustice qui le pousse à faire le mur pour aller passer le week-end en
famille. Pendant son absence, l'ordre est donné à son régiment d'embarquer pour
le Zaïre et ce qui n'était qu'une escapade devient une désertion. Il ne peut
plus rentrer et bascule alors dans la délinquance.
Avec son fidèle complice Drago, il se lance alors dans le braquage de
supermarchés, rencontre la belle Thalie, une jeune fille de bonne famille qui
va participer à certains vols à mains armée, au volant de la Simca que Bruno
utilise comme une signature à chacun de ses hold-up. Incarcéré une première
fois, il étudie l'anglais et le droit, puis s'évade au nez et à la barbe des
gardiens. Il s'attaque à des bijouteries, se présente chez Cartier en tenue de
tennisman, une raquette à la main, profite d'une visite officielle d'Helmut
Khol pour aller cambrioler un joailler parisien dans un quartier truffé de
policiers... Adepte de la non-violence, il n'a jamais blessé personne, avait toujours
deux balles à blanc dans son revolver au cas ou on le forcerait à tirer.
Généreux, épris de liberté, révolté par l'injustice, il se tint jusqu'au bout à
son code d'honneur et ne dénonça jamais ses complices. Mais sa dernière
incarcération à Fleury-Mérogis lui fut fatale : son ultime tentative d'évasion
tourna à la tragédie et suscite encore la polémique.
Il fallait toute l'ironie et le second degré de Philippe Jaenada pour
trouver la bonne distance vis-à-vis de ce personnage magnifique. Construit sous
forme d'anecdotes croisées, son récit nous permet de suivre en simultané
l'évolution des personnages clefs qui vont s'associer à Sulak. Avec son humour
pince-sans-rire et son style inimitable (usage immodéré des parenthèses,
digressions en chaîne...), Jaenada imagine ce que la vie de Sulak aurait pu
être si tel ou tel événement ne s'était produit, montrant par là les hasards
qui président au destin d'un homme. D'une grande tendresse à l'égard de son
personnage, il dresse le portrait d'un homme intègre et retrace avec nostalgie
cette époque ou les gangsters avaient encore du panache.