Auteur: Catherine
Bernié-Boissard, Elian Cellier, Alexis Corbière, Danielle Floutier, Raymond
Huard
Titre Original: Vote FN Pourquoi ?
Date de Parution : 14 mars 2013
Éditeur : Au Diable Vauvert
Nombre de pages : 128
Prix : 5,00€ 4,75€
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Quatrième de couverture : Le premier tour des présidentielles a été marqué
par le résultat historique de Marine Le Pen : jamais le Front National n'avait
rassemblé autant d’électeurs en France, passé de 4,8 millions en 2002 à 6,4 millions
en 2012.
Dans le Gard la dédiabolisation du Front national a fonctionné et les
électeurs assument leur choix, de Saint-Gilles aux zones rurales des Cévennes
traditionnellement à gauche.
Pourquoi ? Misère, chômage (avec le Pas-de-Calais, le Gard est le
département français qui verse le plus de RSA : on dénombre ici 25 000
bénéficiaires ; le taux de chômage y culmine à 14 % et 5 000 emplois
industriels ont disparu en 10 ans), sous-équipements scolaires et culturels.
Mais ce vote est également profondément et ouvertement marqué par le racisme,
dans une région pourtant historiquement façonnée par le mélange des populations
et alors même que les Français d’origines immigrées sont absents de bien des
territoires concernés…
Ancrées dans le département du Gard, les éditions Au diable vauvert ont
réuni un collectif d’historiens gardois et de spécialistes du Front National
pour étudier et éclairer ce vote par la sociologie, l’histoire et leurs
évolutions récentes. Retour aux chiffres, aux sources, aux statistiques, cet
ouvrage décrypte, à la lumière d’un événement local, une actualité qui concerne
la France mais aussi l’Europe.
Il répondra aussi aux Gardois et Languedociens démocrates qui cherchent
des réponses, des arguments, et ne se résolvent pas à laisser s’étendre le
racisme et « le vote de la honte ».
Extrait
Répondre au FN, un enjeu européen
Alexis Corbière
Enseignant d'histoire, conseiller de Paris,
Premier adjoint du XIIe arrondissement
Pour toute conscience républicaine, le Front national est, par son
existence, son influence idéologique et les dégâts qu'elles produisent, son
poids électoral et la place que la société médiatique lui a attribuée, un motif
d'inquiétude.
Dans l'électorat de gauche, la peur du FN est un des principaux ressorts
du «vote utile», qui conduit de nombreux électeurs à ne plus voter selon leurs
convictions mais à identifier leur geste électoral à un refus plutôt qu'à un
choix libre et raisonné. Si on voit bien combien banaliser la place politique
de l'extrême droite est dangereux, à l'inverse, mal évaluer et accroître sa
réalité l'est tout autant. Sur cette ligne de crête, comment faire reculer
l'influence néfaste des théories xénophobes et des idées racistes, qui divisent
méthodiquement les citoyens, empoisonnent le débat public et influencent les
autres formations politiques ? Comment contrecarrer l'influence d'un parti qui
insulte les organisations syndicales, conteste la légitimité des droits
sociaux, remet en cause le code du travail, mais est paradoxalement présenté
par des médias peu scrupuleux comme le parti pour lequel «votent les ouvriers»
? Comment démonter l'imposture laïque du fn, la formation politique la plus
éloignée du principe de laïcité qui est un principe de tolérance fondé sur la
séparation du religieux et du civil, injuriant «les arabes» sous le prétexte
d'une appartenance confessionnelle réelle ou supposée ?
Apporter des réponses à ces questions impose d'abord d'analyser
minutieusement les ressorts réels du vote FN. Depuis presque trente ans, nombre
de travaux et d'articles s'y essayent avec des fortunes diverses. Cet ouvrage
entend y contribuer d'une manière directe et originale. Proposant aux lecteurs
un «effet loupe» sur un cas particulier, le Gard et sa deuxième
circonscription, les analyses, les mises en perspective, les constats et les
faits présentés sont d'une pertinence qui dépasse évidemment les seules
frontières de ce territoire et constituent des outils utiles de réflexion pour
comprendre le vote FN sur l'ensemble du pays, et au-delà.
La deuxième circonscription du Gard a en effet le triste privilège
d'être, avec Gilbert Collard, une des deux représentées depuis juin 2012 à
l'Assemblée nationale par un député intronisé par Marine Le Pen. Mais,
l'intérêt de ce cas particulier n'est pas tant la personnalité publique de M.
Collard, avocat médiatique prêt à toutes les outrances verbales pour attirer les
caméras, que la signification de sa position politique actuelle. (...)