Frères de Guerre, Catherine Cuenca


Auteur: Catherine Cuenca
Titre Original: Frères de Guerre
Date de Parution : 30 août 2011
Éditeur : Flammarion
Nombre de pages : 205
Prix : 6,10€ 5,79€

Quatrième de couverture : Août 1914. L'Allemagne déclare la guerre à la France. La mobilisation générale est décrétée. Eugène rêve de faire partie de l'aventure, mais il n'a que seize ans. Avec Matthias, son meilleur ami, ils fabriquent de faux papiers et réussissent à se faire engager. Ils partent ensemble pour le front, mais, très vite, sont séparés. Chacun de leur côté, ils découvrent l'horreur de la guerre, dans l'enfer des tranchées...

«Nous partageons les mêmes épreuves. Toute cette saleté, ce froid et l'attente désespérée d'une action, qui, enfin, nous sortira de nos trous boueux. Depuis le temps que nous en rêvons...»

A seize ans, Eugène s'engage comme volontaire avec son ami Matthias pour combattre les Allemands. Ils découvrent l'horreur de la Grande Guerre.

Août 1914. L'Allemagne déclare la guerre à la France. La mobilisation générale est décrétée. Eugène rêve de faire partie de l'aventure, mais il n'a que seize ans. Avec Matthias, son meilleur ami, ils fabriquent de faux papiers et réussissent à se faire engager. Ils partent ensemble pour le front, mais, très vite, sont séparés. Chacun de leur côté, ils découvrent l'horreur de la guerre. Le héros va progressivement devenir adulte au cours de quatre années «d'Apocalypse».

Extrait
UN RÊVE DE GLOIRE

Cet après-midi du 1er août 1914, après la sieste, j'ai sorti Grison de son écurie pour le conduire chez le maréchal-ferrant. Grison, c'est un grand percheron à la robe couleur d'acier. Cela fait quelques jours qu'il boite : ses fers arrière sont tout usés.
- Hâte-toi de le montrer à Marceau, m'a dit le père Fayolle. On a besoin de lui pour les labours.
Il n'a pas eu à le répéter. Je tiens beaucoup à Grison. Depuis que j'ai été engagé comme garçon de ferme chez Fayolle, le plus gros propriétaire de Saint-Pothin, nous sommes inséparables, toujours par les chemins, à conduire les charrettes remplies de foin ou de blé, les tombereaux de bois ou de fumier... Alors, forcément, je n'aime pas le savoir mal en point. C'est comme si j étais un peu malade, moi aussi.

Quand je débouche au carrefour des Quatre-Chemins, il fait un soleil de plomb. La sueur perle au bout de mes cheveux et coule sur mon front. J'entends déjà les bruits de la forge, les coups réguliers du maillet sur le métal tiré du feu. De l'angle du café du Coin, j'aperçois l'atelier du père Marceau et, devant les portes grandes ouvertes, Matthias qui verse un seau d'eau sur une roue encore fumante.
- Salut, Eugène !
Je suis content de le voir. Matthias, mon ami d'enfance, est un grand type costaud à l'épaisse tignasse brune. Du plus loin que je me souvienne, nous avons toujours été fourrés ensemble : dans les jeux, les bagarres et les bêtises, jusque sur les bancs de l'école.
- C'est ton Grison qui t'amène ? s'enquiert-il joyeusement. C'est pour... Attends !
Il s'est interrompu, l'index en l'air. Plus haut dans le village, les cloches de l'église se sont mises à sonner.
J'ai envie de rire :
- Qu'est-ce qui te prend ?
- Écoute...
Je tends l'oreille à mon tour. Les coups tombent, pressés et redoublés, alarmants : le tocsin. Matthias me regarde, perplexe.
- Un incendie ?
- Tu crois ?
- Ça m'étonnerait !