Le steampunk est au départ un genre littéraire. C'est à
l'origine un sous-genre de la science-fiction uchronique, dont l'intitulé a
été forgé par allusion au cyberpunk par l'auteur K. W. Jeter à titre de boutade. Pour cette
raison, il est parfois plus approprié de parler de « rétrofuturisme »
pour désigner le mouvement. L'expression steampunk, qui signifie
littéralement punk à vapeur, parfois traduite par futur à vapeur, est un terme inventé pour qualifier un genre de
la littérature de science-fictionné
à la fin du xxe siècle, dont l'action se déroule dans
l'atmosphère de la société industrielle du xixe siècle. Le terme fait référence à
l'utilisation massive des machines
à vapeur au début de la révolution industrielle puis à l'époque victorienne. Mais le
style steampunk quitta rapidement la seule sphère de la littérature pour
s'étendre à d'autres domaines de création et d'expression et devenir un fandom autonome.

Par extension sont assimilés
au genre du steampunk les récits qui se déroulent soit dans
le futur, soit dans un présent
uchronique alternatif — où
apparaissent des personnages historiques ayant réellement existé —, quand
leur décor rappelle ledesign de
l'environnement industriel du xixe siècle ou que la société
qu'ils décrivent ressemble à celle
de l'époque édouardienne, socialement très rigide et cloisonnée, comme dans Les Chemins de l'espace de Colin
Greenland (1993).
Sous-genre de la SF, les œuvres steampunks relèvent aussi de l'aventure et du roman policier - voire du western comme Wild, Wild West. Pour les
distinguer du récit où interviennent des éléments relevant du Fantastique, les critiques utilisent
le terme de Gaslight Fantasy5,
genre dans lequel s'illustrent notamment Anne
Rice et le Français Fabrice Bourland6. Le steampunk recoupe fréquemment d'autres genres
référentiels de la SF comme le voyage
temporel, l'uchronie (décalage
temporel et histoire alternative) et les univers
parallèles. Cet aspect uchronique canonique a valu aux œuvres de SF steampunks les
labels de « chroniques du futur antérieur » ou de
« rétrofutur » chez les fans du genre.
Une des principales
différences entre le steampunk et la science-fiction des auteurs
d'anticipation du xixe siècle comme Albert Robida — qualifiée de proto-steampunk par les puristes — réside dans la
présence d'éléments anachroniques plus tardifs comme les ordinateurs ou les
manipulations génétiques qui n'existaient évidemment pas à l'époque. Le steampunk se distingue aussi par son humour,
bien des auteurs — K. W. Jeter, qui porta le
genre sur ses fonds baptismaux, en tête — considérant le genre comme un
jeu littéraire font tout en clins d'œil aux pères de la science-fiction, du roman fantastique
et du roman d'aventures extraordinaires — pour reprendre le titre de la
fabuleuse collection des œuvres de Jules
Verne —
Figure emblématique et icône mondiale de la littérature
victorienne, le personnage créé par Sir Arthur Conan Doyle fut récupéré par les auteurs de la littérature
steampunk. Au sein du courant référentiel du genre, la SF holmesienne compte
actuellement un important corpus d'œuvres dont : Sherlock Holmes' War of the Worlds des Wellman père & fils, Exit Sherlock Holmes de
Robert Lee Hall, Le dossier Holmes-Dracula de Fred
Saberhagen, le Bestiaire de Sherlock Holmes de René
Réouven ou la polymorphe et
remarquable anthologie Gaslight Grimoire parmi bien d'autres, essentiellement
en langue anglaise, et, pour la plupart, inédites en français.