Auteur: Laurent Gaudé
Titre Original: Cris
Date de Parution : 2001
Éditeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 192
Lu : Juillet 2011
Prix : 5€
Quatrième
de couverture : Ils se nomment Marius,
Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M'Bossolo. Dans les tranchées où ils se
terrent, dans les boyaux d'où ils s'élancent selon le flux et le reflux des
assauts, ils partagent l'insoutenable fraternité de la guerre de 1914. Loin
devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore, retentit l'horrible cri de ce
soldat fou qu'ils imaginent perdu entre les deux lignes du front, "
l'homme-cochon ". A l'arrière, Jules, le permissionnaire, s'éloigne vers
la vie normale, mais les voix de ses compagnons d'armes le poursuivent avec
acharnement. Elles s'élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de
tragique solidarité. Dans ce texte incantatoire, l'auteur de La Mort du roi
Tsongor (prix Goncourt des lycéens 2002, prix des Libraires 2003) et du Soleil
des Scorta (prix Goncourt 2004) nous plonge dans l'immédiate instantanéité des
combats, avec une densité sonore et une véracité saisissantes.
Mon avis : Cris est le premier roman de
Laurent Gaudé et est à mes yeux une véritable réussite. Ce roman à comme sujet la
Guerre de 14-18, il ne s’agit pas d’un roman historique mais bien d’une
histoire d’homme. L’auteur nous donne ici un autre point de vue de cette
guerre, nous entrons par la petite porte, nous n’avons pas faire à des héros ou
bien des soldats sanguinaires, mais bien à des hommes pris au piège dans l’enfer
des tranchées.
Gaudé humanise cette guerre en nous
montrant des hommes désemparés, se précipitant pour certains dans la folie.
Gaudé introduit le personnage de l’homme
cochon qui est la métaphore de la folie et la bestialité du soldat. Cette
guerre dépassant les limites de l’inhumanité rend fou. Et j’ai interprété cette
homme-cochon comme la résultante des atrocités et du glissement dans la folie,
c’est aussi une manière de dire que cette guerre fut une barbarie non pas à
cause de ses soldats, mais que ses soldats ont pu devenir des barbares perdant
pieds avec la réalité.
L’auteur ne fait pas des soldats des
héros mais bien des hommes perdus dans un endroit où ils n’auraient jamais du
être.