Le garçon qui aimait deux filles qui ne l’aimaient pas, Nathalie Kuperman

Auteur: Nathalie Kuperman
Titre Original: Le garçon qui aimait deux filles qui ne l’aimaient pas
Date de Parution : 17 octobre 2013
Nombre de pages : 112
Prix : 8,50€ 8,08€

Quatrième de couverture : La première fois que Louis a vu Mona, c'était à la crèche et elle lui a jeté son hochet à la tête. Il a pleuré, mais il a continué à jouer avec elle.
Douze ans plus tard, rien n'a vraiment changé : Mona continue à le mener par le bout du nez. Louis ne s'est jamais plaint, jusqu'à aujourd'hui. Elle ne l'a pas appelé comme promis, et Louis en a fait une maladie. Il découvre alors qu'il est fou, amoureux fou de son amie d'enfance. Mais ça ne peut plus durer, il décide d'arrêter de souffrir.
A partir de maintenant, Louis sera un mec cool, le genre lointain, voire un peu hautain, celui que rien n'atteint. Le genre dont toutes les filles tombent amoureuses...

Extrait
Je suis amoureux

La première fois que j'ai vu Mona, j'ai compris que ma vie amoureuse serait un véritable enfer. Le hochet que j'ai reçu en pleine figure ce jour-là était le signe que Mona s'intéressait à moi, tenait compte de ma présence, savait que j'existais. Enfin ça, c'est ce qu'on a expliqué à ma mère pour la rassurer. J'ai hurlé en pleurant toutes les larmes de mon corps, et les gentilles dames de la crèche ne savaient plus quoi faire pour me calmer. (Inutile de préciser que, tous ces détails, ce sont mes parents qui me les ont racontés.) Le soir, quand ma mère m'a récupéré (le verbe, «récupérer», m'a toujours paru étrange lorsqu'il s'agit de retrouver son petit amour qui vous a tant manqué toute la journée), j'avais la joue rouge et la mine d'un chien battu. Les gentilles dames de la crèche ont expliqué à mes parents ce qui s'était passé.
- Qui est la petite fille qui a martyrisé mon petit Louis ? a demandé ma mère avec un petit sourire forcé.
- C'est Mona, le bébé qui est en train d'empiler les cubes, a répondu la dame en désignant Mona.
Maman a regardé Mona, qui l'ignorait superbement. Puis elle a tourné les talons en me serrant contre elle et en m'appelant de tous les noms de la terre qui, à l'époque, ne me causaient pas préjudice puisque je ne les comprenais pas : mon lapin, mon tout-petit, ma biscotte d'amour, mon petit chou à la crème, mon bébé Cadum, et j'en passe. Le problème, c'est qu'elle a continué très tard à m'affubler de ces noms ridicules et, aujourd'hui encore, il lui arrive de m'appeler «lapin» devant mes copains. Autant dire qu'à l'âge que j'ai je lui décoche des regards noirs du genre «On en reparlera plus tard». Sauf qu'on n'en reparle jamais plus tard, parce que je ne tiens pas mes promesses, surtout quand il s'agit de reprocher à ma mère d'avoir de l'affection pour moi. (Mais un jour, j'y arriverai !)