Vous n'aurez pas ma haine, Antoine Leiris


Titre Original: Vous n’aurez pas ma haine
Date de Parution : 4 janvier 2017
Éditeur : Livre de Poche
ISBN: 978-2253132035
Nombre de pages : 128
Prix : 3,90€
Version Kindle : 3,99€  
Version Kobo : 3,99€  



Quatrième de couverture : Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n'a qu'une arme : sa plume. À l'image de la lueur d'espoir et de douceur que fut sa lettre «Vous n'aurez pas ma haine», publiée sur Facebook quelques jours après les attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer.
C'est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu'il nous offre.

Mon avis : Le 13 novembre 2015, Hélène l’épouse du journaliste Antoine Leiris meurt assassinée lors des attentats du Bataclan. Elle laisse derrière elle, son mari et aussi un petit bonhomme de dix-sept mois, Melvil.

Le 16 novembre, accablé par la douleur, Antoine Leiris publie sur Facebook ce texte intitulé « Vous n’aurez pas ma haine »


“Vous n’aurez pas ma haine” Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur.Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus.

En avril 2016, il publie ce court récit éponyme au texte publié quelques mois avant sur internet.

Une centaine de pages d’une émotion intense, on suit à travers la plume d’Antoine Leiris les jours qui suivent l’atroce événement. On suit ce père qui cherche à protéger son enfant en maintenant cette routine si nécessaire au petit Melvil.

Un texte puissant, fort d’une émotion incroyable. On ressent cette douleur de ce père, mais aussi mari, qui vient de perdre cet être aimé qui donnait toute cet équilibre à cette petite famille.

Pour maintenir la tête hors de l’eau, Antoine suit toujours la même routine d’avant les attentats, mais maintenant seul avec Melvil. Le passage du bain, illustre parfaitement le vide laissé par Hélène.

Ce récit m’a pris aux tripes, tout simplement, car moi aussi, je suis Papa d’un petit bonhomme un peu plus jeune que Melvil.

Un livre très bien écrit qui n’est pas larmoyant ni haineux, un livre qui tout simplement montre que la vie continue, même après l’insupportable.

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