Autobiographie d'une Courgette, Gilles Paris


Auteur: Gilles Paris
Titre Original: Autobiographie d’une courgette
Date de Parution : 17 avril 2013
Éditeur : Flammarion
Nombre de pages : 285
Prix : 4,90€ 4,65€

Mon avis : Je me rappelle il y a 11 ans maintenant dans une des librairies du   quartier Saint Michel à Paris, je découvrais pour la première fois Autobiographie d’une Courgette de Gilles Paris, comme le Bouquinovore n’existait pas encore j’avais noté sur mon carnet mon émerveillement pour ce roman de cette auteur qui m’était totalement inconnu à l’époque.

Quelques années plus tard, j’ai eu l’honneur de pouvoir lire Au pays de Kangourous.

Et hier matin j’ai eu la grande surprise de trouver dans ma boite au lettre la réédition d’Autobiographie d’une Courgette, il va de soit que le relirai.
Cette fois ci il s’agit d’une édition destinée aux collégiens très ludique me semble-t-il avec une interview de l’auteur, des jeux afin de vérifier si les élèves ont bien compris le récit. On retrouvera aussi quelques sympathiques illustrations.

Pour ma part je tiens à remercier Gilles Paris pour l’envoie de ce livre, une très gentille attention de sa part…

Quatrième de couverture : «Depuis tout petit, je veux tuer le ciel.» Ainsi commence l'histoire d'Icare, garçon naïf surnommé Courgette, qui, à neuf ans, vit seul avec sa mère. Depuis un accident qui a paralysé l'une de ses jambes, cette dernière passe ses journées devant la télévision, une bière à la main.

Un jour, Courgette découvre un revolver et tue accidentellement sa mère. Un saut au commissariat et l'enfant est placé dans le foyer d'accueil des Fontaines, près de Fontainebleau. Le grand bâtiment n'a pas vocation à enfermer des sales gosses mais plutôt à protéger des enfants traumatisés qui se serrent les coudes pour oublier que leurs parents leur manquent ou qui, au contraire, redoutent leur famille plus que tout.

Infirmière, psychologue et «zéducs» sont chargés de soigner les bleus à l'âme de ces petits pensionnaires, parmi lesquels Simon, qui sait tout sur tout, Ahmed qui pleurniche tout le temps, Béatrice qui n'arrive pas à enlever les doigts de son nez, Alice qui cache toujours son visage sous ses longs cheveux, Jujube qui compense l'absence de sa mère par des gâteaux et enfin Camille, dont Courgette tombe amoureux.

Courgette finit par être adopté, avec Camille, par Raymond, le gendarme qui l'avait conduit au foyer après l'accident.

Un récit sur l'enfance aussi drôle que poignant derrière lequel se dissimule une réflexion sur la délinquance et la misère sociale.

On recommandera la lecture d'Autobiographie d'une courgette aux élèves de Troisième, après l'étude, en classe, d'un récit sur l'enfance et l'adolescence (Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier ; Poil de carotte de Jules Renard ; Le Roman d'un enfant de Loti ; L'Enfant de Vallès, disponibles en «Étonnants Classiques») ou en classe de Quatrième après l'étude d'un récit réaliste du XIXe siècle sur l'enfance malheureuse (Le Papa de Simon, de Maupassant ;
Les Misérables, de Hugo, également disponibles en «Étonnants Classiques»).

Extrait

Aujourd'hui, c'est mercredi.

La maîtresse dit que «c'est le dimanche des enfants».
Moi, je préfère aller à l'école. Maman regarde la télé et j'ai envie de jouer aux billes avec Grégory, mais Grégory habite loin et il peut plus dormir à la maison depuis que nos mamans se sont disputées à cause du ballon et de la fenêtre cassée. Maman a dit dans le téléphone que Grégory était «un vaurien» avant de raccrocher sur un «sale pute» à cause de la dame qui gueulait «c'est toujours mieux qu'une alcoolique».

Je dis à maman «viens jouer avec moi aux billes» et maman dit à la télé «attention, il est derrière toi, il va te tuer» alors j'insiste et maman parle à la télé «il est vraiment con celui-là» et je sais pas si le con c'est moi ou le monsieur qui vient de se faire buter alors que maman l'a prévenu.
Je monte dans ma chambre et je regarde par la fenêtre le fils au voisin qui n'a jamais besoin de personne pour s'amuser. Il grimpe sur un cochon comme si c'était un âne et il rigole tout seul. Moi, je suis triste, alors je vais dans la chambre à ma mère avec le lit pas fait et les habits par terre et je fais son lit et j'ai besoin d'une chaise pour poser ses affaires sur la montagne du panier à linge sale et après je sais plus quoi faire alors je fouille et dans un tiroir de la commode, sous la pile de chemises pas repassées, je trouve un revolver.
Je suis super content, je me dis «je vais aller jouer avec dans le jardin». Je sors, l'air de rien, avec le revolver caché dans mon pantalon.
De toute façon, maman me regarde pas, elle dit à la télé «cette fille-là, elle est pas pour toi mon gars !».

Une fois dehors, j'ai pas à viser. C'est grand le ciel.
Je tire une fois et je tombe par terre.
Je me relève et je tire une deuxième fois et je retombe.