Comment devenir un parfait fayot au bureau, Benjamin Fabre


Auteur: Benjamin Fabre
Titre Original: Comment devenir un parfait fayot au bureau
Date de Parution : 15 avril 2015
Éditeur : Le Livre de Poche
ISBN: 978-2253187554
Nombre de pages : 256
Prix : 5,10€


Quatrième de couverture : Obtenir une augmentation, réussir son évaluation de fin d’année ou grimper en flèche dans son entreprise… Pas besoin de bosser pour réussir : fayoter suffit ! Un professionnel du monde de l’entreprise et du management vous enseigne, avec humour et réalisme, la haute science du fayotage.

50 situations analysées avec un humour corrosif : comment poser des RTT, échapper aux missions ingrates, passer pour le collègue le plus cool de sa boîte…

Extrait
Extrait de l'introduction

Le fayotage au bureau est un art noble et délicat. Bien pratiqué, avec finesse et tact, il donne des fruits merveilleux. Dans tous les pays du monde, dans toutes les cultures, les bons fayots tirent admirablement leur épingle du jeu : ils sont adorés de leur hiérarchie ; ils sont mieux payés que la moyenne ; ils échappent aux missions les plus ingrates et, au fil des années, ils montent en flèche dans les organigrammes sans jamais se tuer à la tâche.

Hélas. Pour tout un tas de raisons liées à l'Histoire, le fayotage au bureau souffre d'une image épouvantable. Les fayots sont mal vus. Ils sont méprisés par leurs collègues, raillés, montrés du doigt. Si la loi le permettait, ils seraient bastonnés dans les cantines d'entreprise et lapidés à coups de capsules Nespresso usagées.

C'est la raison pour laquelle, de nos jours, tant de travailleurs répugnent à fayoter. Terrorisés à l'idée de perdre la cote auprès de leurs collègues, mais aussi au nom d'une fierté plus ou moins bien placée, la plupart des gens s'abstiennent de jouer les fayots et agissent en dépit du bon sens. Ils préfèrent se tirer des balles dans le pied à longueur d'année, regarder leur carrière pourrir à petit feu et leur famille se cogner la tête dans des deux-pièces minuscules plutôt que de faire un petit compliment de rien du tout à leur supérieur hiérarchique. C'est navrant.

Ce livre est un appel à la raison. Travailleurs de tous les pays, cessez de vous comporter comme des crétins. Flanquez vos scrupules au vide-ordures et songez un peu à votre intérêt. Prenez la vie professionnelle du bon côté, et le bon côté, que vous le vouliez ou non, sera toujours celui de vos chefs. Fayotez, fayotez sans réserve ! Vous irez mieux. Vous cesserez de gaspiller votre énergie dans des actions de bravoure grotesques. Vous travaillerez deux fois moins. Et votre carrière ressemblera enfin à quelque chose.

J'ai énormément observé les fayots. J'ai moi-même pratiqué, je l'avoue, le fayotage à un niveau honorable. Certains fayots sont si talentueux, si virtuoses, que j'ai eu envie de prendre note de leurs meilleures techniques, de leurs meilleurs trucs, et de les faire connaître au monde entier. C'est l'objet de cet ouvrage. Un ouvrage grave, salutaire, que la totalité de la population active devrait posséder par-devers elle, ce qui nous ferait environ 28,4 millions de ventes rien qu'en France et donnerait un joli ballon d'oxygène à mes finances ainsi qu'à celles de mon éditrice.

Une fois que vous aurez lu cet ouvrage, vous aurez toutes les cartes en main pour agir moins bêtement que vous ne le faites aujourd'hui. Vous cesserez de critiquer la stratégie de l'entreprise, de quémander des augmentations le lundi matin ou de crier à tue-tête que vous méprisez le squash alors que votre boss y joue chaque matin à 7 heures. Vous anticiperez les situations avec trois ou quatre coups d'avance. Et vous y trouverez un plaisir infini.

Inutile de se perdre en préceptes et en commandements. Le fayotage, c'est l'intelligence des situations. Dans les pages qui suivent, nous allons nous délecter des meilleures pratiques, inspirées des plus grands fayots de ce monde, à travers cinquante situations professionnelles emblématiques.


Mais avant cela, battons en brèche les préjugés infects qui entourent le fayotage. Ils sont au nombre de six. Ce sont eux qui, depuis des décennies, font aux fayots une réputation lamentable et découragent tant de vocations.