Lettre ouverte à France Info et Standard n' Poor

Ce matin, comme tous les matins, je me suis réveillé avec mon application Radio-reveil qui me permet d'écouter France Info, comme je l'ai toujours fais en France.

Et là ! Grande nouvelle « Standard and Poor à relever la note de l'Espagne, grâce à ses exportations et un petit effort des salariés ». Petit effort ?
Je vis en Espagne depuis janvier 2007 et lorsque France Info parle d'un petit effort des salariés, j'ai l'impression d'être prit pour un « jambon », si un petit effort est une baisse de 15 % de mon salaire net, avec une perte bien supérieur de mon pouvoir d'achat.

En 2009, mon salaire net était de 1 530€, la TVA était encore à 18 % et aujourd'hui en 2013 mon salaire net est de 1 300€ avec une TVA à 21%, parlons du prix de a baguette de pain, elle était à 0.60€ quand aujourd'hui en boulangerie, elle est passée à 0.95€. C'est-à-dire qu’avec une diminution de 15% de mon salaire et une hausse de la TVA, mon pouvoir d’achat  à fait une chute libre, et je suis loin d’être le seule dans le même cas.

À Barcelone, où je vis, le prix des appartements à l'achat certes a baissé, mais les banques n'accepte que rarement les prêts immobiliers et bien entendu lorsque ces près sont acceptés, ils le sont uniquement à taux variable, les taux fixes sont exorbitants à environ 7 %.

Malgré l'image de l'Espagne et de Barcelone où les gens ne savent que faire la fête et bien sachez que la semaine n'est pas de 35 ni même 39 heures, mais bien de 40 heures et ceci depuis 1919...

De la même manière, je ne comprends pas très bien pourquoi Standard and Poor relève la note de l'Espagne quand dans le même temps, si nous comparons les chiffres du chômage en France et en Espagne, en France, c'est 10,9 % de la population active et en Espagne 26,7% et ne parlons pas du chômage des moins de 25 ans, pour la France, 25,8% et en Espagne le chiffre monte à 57,4%.

Faisons un petit exercice de style d'un dialogue entre jeune trentenaires (comme vous et moi J ) lorsque deux espagnoles se rencontrer dans la rue.

En 2007 :
- ¿Que Tal ? ¿ Como ha ido la fiesta del sabado noche ? (comment vas-tu? C'était comment la soirée de samedi soir?
- Bien, un festival ! (bien grandiose)

En 2013 :
- ¿Que tal el trabajo ? (comment va le travail ?)
- Regular, han despedido a algunos, pero tenemos la suerte tener un trabajo con mi pareja. (normal, ils ont licencié quelques collègues, mais nous ne pouvons pas nous plaindre ma femme et moi avons un travail)

Le dialogue de 2013 semble un peu caricatural, mais pas du tout, la première question que l'on se pose les uns les autres et de savoir si nous avons toujours un travail. Et je peux vous dire que si vous faite partie d'un ménage dont tous les membres travaillent est devenu un luxe.


Je ne m'arrêterais là et ne rentrerai pas dans les détails des projets de loi qui ne devraient pas tarder à être mises en place telle que la loi de civisme, qui « régule » le droit de manifestation, je ne vous parlerais pas non plus de la privatisation de la santé ni du prix exorbitant de l'enseignement, sachant que l'option école publique est très limitée, juste à titre dans l'école maternelle de ma femme le prix par enfant et par mois est de 300€, certes vous trouverez moins cher mais pas beaucoup moins.